Les Syyrs : La Prophétie de Nokomis ~Myriam Savary

« On dit d’un apprenti Syyr qu’il a trouvé son maître lorsqu’il sent un lien particulier avec lui. Ce peut être une grande compréhension, une façon identique de penser, une attirance commune… C’est un sentiment difficile à formuler. Pour mieux l’exprimer, disons que vous ne pouvez soudain plus envisager votre apprentissage sans lui. Vous savez. »

– Myriam Savary

Présentation

N’ayant jamais été déçue par les romans fantasy Nouvelles Plumes, je ne pouvais pas passer à côté de leur Prix de l’imaginaire 2019, surtout avec comme marraine Georgia Caldera. 
C’est donc naturellement que j’ai commencé la lecture de « Les Syyrs : La Prophétie de Nokomis » 

Depuis 700 ans, une guerre déchire l’Empire et le Royaume. L’oracle l’a prédit : l’un des deux va s’effondrer, et chacun recherche activement l’Enfant supposé faire basculer leur destin. Loin des conflits, Pira, planète du Royaume, est attaquée par les Errants, des créatures tueuses qui déciment la population. Sauvés par la garde royale, les survivants qui possèdent le Don sont recrutés pour devenir à leur tour Syyrs, des soldats de la garde royale. La jeune Lianne est l’une d’entre eux. Elle intègre l’Académie et se lie d’amitié avec Arutha, un mystérieux jeune homme au passé trouble. C’est le début d’un périlleux apprentissage et d’une aventure exceptionnelle… 


Points Positifs

Quand un auteur imagine un nouvel univers, il est compliqué pour lui de décrire sa vision des choses sans que les descriptions ne soient trop lourdes et longues. En effet, il faut que le lecteur assimile une tonne de nouvelles informations : le nom des personnages, de la faune et de la flore, des différents lieux du récit, le temps et les relations… ce qui peut rapidement devenir confus !
Or, Myriam Savary a su parfaitement doser le débit d’informations données, qui rend la lecture facile, simple et fluide. On apprécie découvrir les différents lieux dans lesquels les protagonistes déambulent : l’académie des Syrrs, le Royaume (j’ai hâte de découvrir l’Empire dans le second tome), la planète des Valandes qui m’a beaucoup fait penser aux habitants de la planète Mül dans le film Valerian et la cité des mille planètes de Luc Besson ; et la forêt LE lieu fondamental dans la construction des personnages, sublimement décrits lors de l’apprentissage du Don de Lianne, avec cette impression de fluide circulant dans chaque particule de nature. On s’y croirait. 

De plus, le point fort des Syyrs revient à son originalité ! Dans la majorité des romans fantastiques que j’ai lus, le héros ou l’héroïne passe par de multiples péripéties, des aventures semées d’embûches où il/elle doit montrer sa valeur pour être digne de ses nouveaux pouvoirs. Pouvoirs qu’il/elle assimilera à la vitesse de l’éclair comme un jeu d’enfant, il aura fallu la moitié du livre pour les avoirs et un chapitre pour les maîtriser. 
Ici, ce n’est pas du tout le cas, Lianne l’héroïne sait qu’elle possède le Don, tout comme ses autres camarades, son apprentissage est vraiment plausible, avec ces réussites, mais surtout ces échecs ; et avec un maître comme exigeant Arutha, il y en a beaucoup ! 
Mais ce que j’ai adoré par-dessus tout c’est cette tension qui plane durant le récit… Les ressources sont comptées, les armes et les vaisseaux s’abîment au cours du temps, avec le nombres d’Errants qui s’accroît de jour en jour, car il n’existe aucune arme aussi puissante qu’elle pourrait résoudre ce tenace problème… le royaume est en péril… 

Ensuite, une bonne fantasy ne serait rien sans une belle histoire d’amour, pas forcément évidente au début, on a même parfois des doutes si le rapprochement tant attendu arrive un jour. Mais quand il finit par arriver… c’est l’apothéose. Myriam Savary à très bien rendu ce moment suspendu, dans le rythme de son écrire.

Enfin, il est très facile de s’identifier aux personnages, chacun à sa propre personnalité, courageux, maladroit, gentil, un peu niai. Bref on s’en sent proche, il est très facile de se glisser dans leur peau grâce à la plume de l’auteur. De plus, je trouve que les touches d’humour apportent une fraîcheur et un moment de détente dans les moments tendus, c’est le cas de le dire, notamment quand les Errants, ces monstres à glacer le sang sont appelés « bestioles ». 


Les points négatifs 

Toutefois, aucun roman n’est jamais parfait ! Voici deux petites remarques qui ne dévalorise en aucun cas, l’avis positif que j’ai sur cet ouvrage. 

D’un côté, je pense que la relation « amoureuse » entre Lianne et Esperion n’a pas vraiment lieu d’être, ils auraient dû rester au stade d’ami. Il s’agit surtout d’une histoire de jalousie infantile, qui n’apporte pas grand-chose à l’histoire. 

De l’autre, et ce n’est qu’une simple remarque. En voulant, me souvenir du prénom d’un personnage, car je ne savais plus qui il était, j’ai cherché dans le lexique à la fin et je me suis spolié un des plus grands secrets de l’histoire. Ce fut ma plus grosse erreur.
Alors à toi futur lecture qui lira cette fantasy prend garder au lexique de fin. 

Enfin, petit bémol : La couverture ! J’aime m’imaginer les personnages, me faire ma propre image d’eux. Malheureusement, la femme censée représenter Lianne ne m’inspire pas du tout au contraire, elle dégage une certaine colère et son doigt n’arrange rien. 
Une couverture plus sobre (juste en enlevant ce personnage) aurait convenu davantage.
De plus, dans l’apprentissage du Don et dans le roman en général, la forêt et la nature sont omniprésentes (oui je l’ai déjà dit, mais c’est important de le mentionner), c’est elle qui donne un caractère paisible à l’ouvrage. J’aurais adoré voir une jolie forêt avec en fond l’académie des Syyrs, et une sorte de fluide/aura bleu(e) flottant entre les arbres pour donner un soupçon de mystère et de magie.  


En conclusion

On peut considérer le roman des Syrrs comme le digne successeur des sagas Hunger Games (même si une suite vient d’être annoncée) et Divergente. 

Entre inspirations à la Star Wars entre Jedi et Syyrs ; des suspenses vraiment bien dosés, au moment où le lecteur est susceptible de s’ennuyer, les chocs qui viennent bouleverser toute l’intrigue. Parfait !

Une fin peut-être un peu abrupte, mais qui donne envie de lire la suite… vivement le tome 2 

PS : J’aurais adoré voir une illustration des Errants et du Féron (que je pensais être un animal existant) dans l’ouvrage.

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